Comment réussir nos échecs ? Parler d’échec pour un entrepreneur comme pour d’autres reste encore difficile en France, même si les choses évoluent. Voilà un livre « Les vertus de l’échec » qui balaye allègrement ce tabou en défendant une façon beaucoup plus positive de considérer l’échec.
La lecture de ce livre m’a touché en tant qu’entrepreneur, citoyen et être humain. Il est un exemple de ce que la philosophie accessible peut apporter à l’entrepreneuriat et à notre quotidien. Je partage ici avec vous quelques passages choisis de cet ouvrage et l’optimisme qui s’en dégage. La présentation de cet article est volontairement synthétique et « brute » pour vous amener rapidement une mine de pistes de réflexions, d’actions personnelles, et peut-être vous faire changer de vision sur l’échec.
L’essai « Les Vertus de l’échec » (218 p) a été écrit en 2016 par Charles Pepin, philosophe, écrivain et journaliste français.
Dans son introduction, l’auteur commence fort en nous disant d’entrée : « Qu’ont en commun Charles de Gaulle, Steve Jobs et Serge Gainsbourg ? Qu’est-ce qui rapproche J.K. Rowling, Charles Darwin et Roger Federer, ou encore Winston Chruchill, Thomas Edison ou Barbara ? Ils ont échoué avant de réussir. Mieux : c’est parce qu’ils ont échoué qu’ils ont réussi ».
L’échec pour apprendre plus vite (Chapitre 1)
Dans ce premier chapitre sous-titré « Le problème français »,, l’auteur nous dit
- Hâtons-nous d’échouer, car alors nous rencontrons le réel plus encore que dans le succès.
- Les entrepreneurs ayant échoués tôt réussissent mieux. Il manque le sens du rebond aux autres.
- Ils avaient été éveillés par leur échec quand les autres avaient été endormis par leur succès.
- Chez les anglos saxons « Fail fast, learn fast » – Echouer vite, apprendre vite.
- Chez les français, idéologie du « fast track », c’est-à-dire réussir vite avec l’idéologie du diplôme, mais avec la peur de la vie, du réel.
- Nadal a gagné à échouer contre Gasquet.
- Echouer en France, c’est être coupable. Echouer aux US, c’est être audacieux.
- La vie est une expérience, plus on fait d’expériences, mieux c’est.
- Plus vite nous échouons, plus vite nous questionnons la vie. C’est la condition de la réussite.
L’erreur comme seul moyen de comprendre (Chapitre 2)
Charles Pépin nous dit ici :
- « La vie n’est jamais qu’une erreur rectifiée » – Gaston Bachelard.
- La définition du savant selon Bachelard : celui qui sait reconnaitre son erreur initiale et trouver la force de la rectifier.
- Thomas Edison a déposé plus de 1000 brevets avant de réussir. Il savait que la seule manière de s’approcher de la vérité est d’échouer d’abord à la comprendre. « Je n’ai pas échoué des milliers de fois, j’ai réussi des milliers de tentatives qui n’ont pas fonctionné ».
- « On apprend peu par la victoire, mais beaucoup par l’échec » – Proverbe japonais.
- C’est en se trompant que l’on apprend, l’éducation nationale semble l’ignorer. La peur de se tromper chez les jeunes français est excessivement élevée. L’erreur est trop peu valorisée.
- Être un artiste c’est « rater, rater, mieux », Samuel Beckett
- Ce qui transforme une erreur « normale » en échec douloureux, c’est le fait de mal la vivre : le sentiment de l’échec. La culture de l’erreur protège du sentiment d’échec.
- « L’erreur est humaine » dit le proverbe: au sens profond, l’erreur est la manière humaine, proprement humaine d’apprendre. Ni les animaux, ni les dieux ne font d’erreurs !
- Un chef d’entreprise m’a dit un jour : » Quand un de mes collaborateurs se plante une fois, je lui dis bravo, mais s’il se plante une deuxième fois de la même façon, je lui dis que c’est un con »
La crise comme fenêtre qui s’ouvre (Chapitre 3)
- « Dans le péril, croît aussi ce qui sauve » Friedrich Holderlin.
- « Crise » vient du grec « krinein » signifiant « séparer ». Dans la crise, deux éléments se séparent, créant une ouverture, un espace dans lequel il va être possible de lire quelque chose, une faille, une ouverture qui donne à voir. Les Grecs utilisaient le terme « kairos » pour désigner ce moment où le réel se révèle à nous de manière inédite, « kairos » pouvant se traduire par « occasion favorable », « moment opportun ».
- Qu’est-ce qu’une dépression sinon une invitation, particulièrement douloureuse, à ouvrir une fenêtre sur ce que nous ne voulons pas voir ? C’est probablement la fonction de la dépression -> nous forcer à nous arrêter, nous interroger sur ce que nous attendons, sur nos dénis, nos désirs inconscients.
- La dépression est le « kairos », le moment d’ouvrir une fenêtre sur l’énigme de notre intériorité.
- La crise n’est pas davantage un début, qu’une fin. Elle est toujours un basculement.
- « Il y a une fissure en toute chose. C’est ainsi qu’entre la lumière » Leonard Cohen (« There’s a crack in everything, that’s how the light gets in »).
- Les crises collectives sont elles aussi des fenêtres qui s’ouvrent (crises politiques, sociales, économiques,…). Elle dévoilent en même temps le « péril » et « ce qui sauve ».
L’échec pour affirmer son caractère (chapitre 4)
l’auteur nous dit :
- Au fond, nos échecs sont autant de tests pour nos désirs.
- Faire l’expérience de l’échec, c’est éprouver son désir et se rendre compte qu’il est parfois plus fort que l’adversité.
- « La difficulté attire l’homme de caractère, car c’est en l’étreignant qu’il se réalise lui-même » . Charles De Gaulle
- « Je suis contre les femmes, tout contre ». C’est contre la difficulté, tout contre elle, que la vie se déploie.
- L’élan vital se nourrit des échecs.
- Un esprit a besoin de son contraire pour savoir qui il est.
- L’échec est le contraire de la réussite, mais c’est un contraire dont la réussite a besoin.
- Un caractère s’affirme dans l’adversité.
- Sans force de négation, il ne peut y avoir de force d’affirmation.
L’échec comme leçon d’humilité (chapitre 5)
- « Humilité » vient du latin « humulitas » dérivé de « humus » qui signifie « terre ». Echouer, c’est souvent « redescendre sur terre », cesser de se prendre pour Dieu ou un être supérieur, guérir ce fantasme infantile de toute puissance qui nous conduit si souvent dans le mur.
- La leçon d’humilité que nous offre l’échec est l’occasion de mesurer nos limites.
- Il faut parfois retrouver la terre pour réapprendre à viser le ciel. Exemple de Steve Job : « le fait d’avoir été renvoyé d’Apple a été la meilleure chose qui puisse m’arriver. Ce fut un médicament affreux mais je pense que le patient en avait besoin… ».
- Une entreprise n’est pas le jouet d’un démiurge mais une aventure collective.
- Le judo : apprendre d’abord à bien tomber ! A chaque chute, en apprendre un peu plus sur son adversaire. L’humilité est inséparable d’un apprentissage.
- Toujours se relever une fois de plus que nous tombons.
L’échec comme expérience du réel (chapitre 6)
- « Ce qui dépend de toi, c’est d’accepter ou non ce qui ne dépend pas de toi ». Epictète
Nous sommes éloignés de la sagesse des anciens, être « moderne » c’est « quand on veut, on peut », c’est croire que notre volonté peut tout… L’échec nous offre la chance de nous rendre à l’évidence : il y a bien en face de nous quelque chose qui s’appelle le réel, il y a des choses qui dépendent de moi, et celle qui n’en dépendent pas, autrement je n’aurais pas échoué !
- « J’ai perdu mais je sais ce que je voulais savoir » Roger Federer.
- « Je ne perds jamais, je gagne ou j’apprends » Nelson Mandela.
- Les thérapeutes confirment que les patients commencent à aller mieux lorsqu’ils cessent de se considérer comme des victimes d’une injustice. « C’est comme ça ». Non pas « C’est comme ça, je n’ai vraiment pas de chance » mais « C’est comme ça : à moi de faire avec et bâtir dessus ».
- Ray Charles a perdu la vue à 7 ans et sa mère à 15, et il avait assisté auparavant à la noyade de son jeune frère : « j’avais le choix, m’installer au coin d’une rue avec une canne blanche et une sébile ou tout faire pour devenir musicien ». Il a su accepter, en pur stoïcien, la différence entre ce qui dépendait de lui ou non. « Je suis aveugle, mais on trouve toujours plus malheureux que soi, j’aurais pu être noir ! »
- L’échec, lorsqu’il est là, ne dépend plus de nous. Seule dépend de nous la manière de le vivre. Ray Charles avait raison : nous avons le choix.
Une chance de se réinventer (chapitre 7)
- Nos échecs peuvent avoir pour vertu de nous rendre disponibles, de favoriser un changement de voie, une bifurcation existentielle qui s’avérera heureuse.
- C’est en touchant le fond que Joanne Rowling a trouvé une nouvelle fondation avant d’écrire Harry Potter.
- C’est parce qu’il a échoué en peinture (être un génie ou rien), l’art qu’il plaçait au-dessus de tout, que Serge Gainsbourg est devenu ce qu’il a été dans cet art mineur qu’était pour lui la chanson (amertume mais détachement).
- D’abord perçus comme des culs-de-sac, certains échecs sont in fine moins des impasses que des carrefours.
- « Quand vous jouez une note, seule la suivante permettra de dire si elle était juste ou fausse » – Miles Davis –
Il n’existe pas de fausse note dans l’absolu – Notre existence est comme un morceau de jazz. Croire que la fausse note existe dans l’absolu, c’est faire comme si le temps n’existait pas. C’est oublier que nous naviguons sur le fleuve du devenir, non dans le ciel des idées éternelles.
L’échec comme acte manqué ou heureux accident (Chapitre 8)
« Dans tout acte manqué, il y a un discours réussi » – Jacques Lacan
- Il est tentant de voir dans un échec un acte manqué au sens de la psychanalyse freudienne : un acte qui est en même temps raté et réussi. Raté du point de vue de l’intention consciente. Réussi du point de vue du désir inconscient. C’est l’inconscient qui réussit à s’exprimer.
- Pour surmonter nos échecs, les psychologues proposent un exercice inspiré de cette idée d’acte manqué : « ne voyez plus votre échec comme un accident : regardez-le comme s’il manifestait une intention cachée »
- La psychanalyse nous dit ainsi qu’il est des échecs qui sont en même temps des réussites. Elle nous dit aussi le contraire : il est des succès qui sont des échecs, lorsqu’ils s’accompagnent d’une infidélité à nous-même dont nous paieront un jour le prix (jusqu’à la dépression).
- Un excès de la vision anglo-saxonne de l’échec : l’échec pouvant être surmonté par une simple persévérance, une pure puissance de la volonté. C’est oublier que la première vertu de l’échec est de nous rappeler les limites de notre pouvoir.
- Affirmer que « quand on veut, on peut » est une bêtise en même temps qu’une insulte à l’égard de la complexité du réel. Il faut savoir arrêter de vouloir pour redevenir capable d’entendre son désir. Ne pas vouloir à tout prix, vouloir dans la fidélité à son désir.
Rater, ce n’est pas être un raté (chapitre 9)
Pourquoi l’échec fait-il si mal ?
- Confrontés à la douleur de l’échec, nous avons parfois l’impression que nous ne valons plus rien. Nous confondons « avoir raté » et « être un raté ».
- Pour reprendre la métaphore de Miles Davis, c’est comme si nous arrêtions la musique sur la « fausse note » et la repassions en boucle, comme si nous arrêtions le temps au pire moment.
- Pour mieux vivre l’échec, nous pouvons déjà le redéfinir. L’échec n’est pas celui de notre personne, mais celui d’une rencontre entre un de nos projets et un environnement. Notre échec est alors bien « le nôtre » mais sans être celui de notre « moi ».
- L’échec nous fait mal parce qu’il vient fissurer notre carapace identitaire, notre image sociale, l’idée que nous nous faisons de nous-même. Comme un PDG qui dépose le bilan d’une entreprise. Mais c’est peut-être une bonne nouvelle. Parfois seul l’échec permet de mesurer combien cette identité sociale nous réduit, nous coupe de notre personnalité profonde, de notre complexité.
- Nous sommes loin de la sagesse de Lao-tseu, père du taoïsme, affirmant dès le VIème siècle avant JC : « L’échec est au fondement de la réussite ».
Oser, c’est oser l’échec (chapitre 10)
- « Impose ta chance, serre ton bonheur, et va vers ton risque » – René Char
- Oser, c’est d’abord oser l’échec.
- Une décision est toujours audacieuse : elle implique par définition la possibilité d’un échec.
- L’audacieux connait la peur mais en fait un moteur. Il cherche à réduire le risque au maximum, mais sait prendre le risque qui reste : il tente sa chance en connaissance de cause.
- La tête brulée aime le risque, l’audacieux a le sens du risque.
- Ainsi s’éclaire le « deviens ce que tu es » : ose devenir toi-même, assume ta singularité au cœur de cette société qui, par définition, valorise les règles. Ils n’est pas surprenant que tu aies peur : la société pour fonctionner, exige une soumission aux normes.
- Il n’y a pas de risque plus grand que de ne pas essayer, et de voir venir la mort sans savoir qui l’on est.
- Essaie au moins, car même si tu échoues, tu auras réussi : tu échoueras d’une manière qui ne ressemble qu’à toi.
- « Les audacieux ne vivent pas longtemps, mais les autres ne vivent pas du tout » Richard Branson , version de « La chance sourit aux audacieux ».
- Le secret de l’action, c’est de s’y mettre ! Alain Philosophe.
- Au fond, il faut réussir à échouer. Juste pour savoir que nous sommes capables de sortir du tableur Excel. Pour découvrir que la vie a plus de goût ainsi.
- Le véritable échec serait alors de n’en avoir aucun : cela signifierait que nous n’avons jamais osé.
- Cela vaut pour un individu comme pour une société : le sens du risque est ce qui rend une civilisation vivante.
Comment apprendre à oser ? (Chapitre 11)
- « Un voyage de mille lieues commence par un pas. » – Lao Tseu
- Lorsqu’un sportif ose un coup de maître, c’est parce qu’il a appris une quantité de gestes simples. Il faut répéter et répéter encore pour s’autoriser à sortir de la répétition.
- La première condition de l’audace : avoir de l’expérience, accroître sa compétence, maîtriser sa zone de confort pour oser en sortir, et faire « le pas de plus ».
- L’audace est un résultat, une conquête : on ne nait pas audacieux.
- « Les cons, ça ose tout, c’est même comme ça qu’on les reconnait » Les tontons flingueurs – S’agit-il d’audace ? Probablement pas, ils sont incapables de mesurer le risque qu’ils prennent.
- Apprendre à oser, c’est apprendre à ne pas tout oser, à oser quand il faut.
- Oser s’apprend aussi en admirant l’audace des autres. Elle nous rassure, nous prouve qu’il est possible de réussir à devenir soi. Voilà ce qu’ont soufflé à Pablo Picasso les exemples de Diego Velasquez ou de Paul Cézanne, ce que Georges Brassens a trouvé en Charles Trenet, ou Barbara en Edith Piaf.
- Les grands audacieux sont de grands admirateurs. Ils admirent toujours en autrui sa singularité. Ils ne copient pas, ils s’en inspirent. C’est la belle vertu de l’exemplarité.
- Détournez-vous de ceux qui vous découragent de vos ambitions.
- Il faudrait leur dire combien l’action, seule l’action, libère de la peur.
- « Que de choses il faut ignorer pour agir » – Paul Valery
- L’économie numérique est une bonne école pour guérir les perfectionnistes. Le perfectionnisme est proscrit, tellement les choses vont vites. Google ne cesse d’innover, de tester, de faire des erreurs. Il y a une corrélation entre le nombre de ses échecs, sa puissance innovatrice, et sa puissance tout court.
L’échec de l’école ? (chapitre 12)
« Enseigner, ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu » – Montaigne L’auteur développe dans ce chapitre sa vision de ce que devrait être une école de la réussite. Il met en avant les grands travers de l’Éducation Nationale :
- Une école qui n’encourage pas assez la singularité – Les élèves y sont rarement félicités pour leur manière de se tromper.
- Une école où les élèves sont invités à travailler leurs faiblesses plutôt que leurs forces, au lieu de toujours renforcer les points forts, miser sur les talents.
- L’entreprise est souvent méconnue des enseignants et sa réalité caricaturée.
- La peur d’échouer est le principal frein de notre jeunesse.
- Une incapacité à valoriser les « savoirs utiles ». Une connaissance ne vaut pas en elle-même, mais relativement à ce qu’elle va pouvoir changer dans une vie.
Réussir ses succès (chapitre 13)
- Pour s’accomplir dans la durée, il faut également réussir ses succès.
- Se méfier de l’identification excessive, dans l’échec et dans le succès.
- Le secret de ceux qui enchainent les succès ? Continuer à chercher, à s’interroger. Ne jamais se laisser enfermer dans une idée ou une image de soi-même. S’ils apprécient le succès, ils savent que l’essentiel est ailleurs. Ils font preuve jusqu’au cœur du succès d’une « sagesse de l’échec » . Sentent-ils qu’une vie réussie est une vie en mouvement, en quête ?
- Réussir son succès, c’est se méfier de l’ivresse satisfaite et lui préférer une joie de créateur, plus profonde et plus soucieuse.
- 12 juin 2005, Steve Jobs : « Stay hungry, stayfoolish ! » (« Restez affamés, restez fous »).
- Restez affamés : gardez au fond de vous la morsure de ce manque, qui est l’autre nom du désir.
- Restez insensés/idiots : si l’intelligence consiste à croire que ce qui a marché une fois fonctionnera de nouveau, détournez-vous-en. Meiux vaut dans ce cas rester « idiots » : « savoir ignorer pour agir, comme le disait Paul Valery ».
- Etre toujours en quête !
- Prince : « Nous allons tous mourir un jour. Mais avant que cela n’arrive, je vais danser ma vie ».
- Réussir ses succès, c’est comprendre qu’ils doivent être surmontés autant que des échecs.
La joie du combattant (chapitre 14)
- On le pressent : l’échec a un lien avec la joie.
- « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » rétorque le Comte à Don Rodrigue dans Le Cid de Corneille.
- Les victoires faciles sont des « triomphes sans gloire ».
- Il y a de quoi aimer ses échecs, tant ils contribuent in fine à la profondeur de la joie.
- La grâce de John Travolta dansant dans Pulp Fiction est riche de ses années de « loose ».
- Lorsque l’on a traversé les épreuves, on sait le goût des plaisirs simples.
- J’ai rencontré des entrepreneurs enjoués. Chaque fois, il s’agissait d’entrepreneurs qui avaient déjà fait faillite ou déposé le bilan. Dans ce qu’ils avaient enduré, ils avaient trouvé la force de relativiser. Tant d’autres, qui n’ont pas connu l’échec, vivent leur quotidien dans l’angoisse et la pression, en étant parfois odieux avec leurs collaborateurs.
- « Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme »- Churchill.
- Les philosophes antiques utilisaient le joli terme de « progrediens » pour dépeindre l’homme qui, sans être arrivé à sa perfection, s’améliore chaque jour un peu plus. Etre un « progrediens » avancer sur le chemin : voilà le but d’une existence.
L’homme, cet animal qui rate (chapitre 15)
- « L’homme est le seul animal dont l’action soit mal assurée, qui hésite et tâtonne, qui forme des projets avec l’espoir de réussir et la crainte d’échouer. » – Henri Bergson.
- « Pouvez-vous imaginer une araignée, qui ne sache pas tisser sa toile ? » demandait avec malice Michel Serres en conférence.
- Comparez un nourrisson et un poulain le lendemain de leur naissance . Le nouveau-né ne sait ni parler, ni marcher. Avant de réussir à mettre un pas devant l’autre, il chutera en moyenne deux mille fois, deux milles échecs avant le premier succès.
- Savoir vivre, pour les animaux humains que nous sommes, c’est savoir rater, faire quelque chose de ses ratés, et de ceux de l’espèce.
- Confirmation scientifique : En 1926, le biologiste néerlandais Louis Bolk a caractérisé l’espèce humaine par sa prématuration (« néotonie »). Des zoologistes ont estimés que la gestation chez les humains devrait durer 21 mois ! Il manque donc entre 9 et 13 mois de gestation au fœtus humain : le raté de la nature est consacré !
- La prématuration de la naissance serait probablement due au fait que l’homme s’est redressé…. (pourquoi s’est-il redressé ? ).
- Nous sommes des animaux ratés, nés trop tôt, imparfaits. Mais cet échec de la nature en nous est comme un feu puissant, le moteur de notre progrès.
Notre capacité de rebond est-elle illimitée ? (Chapitre 16)
Nous sommes d’autant plus libres que nous savons à quoi nous aspirons. Identifier notre quête, ce sur quoi nous ne devons pas céder, nous rend à la fois moins libres et plus libres. Moins libres : tout n’est plus possible. Plus libres : nous serons meilleurs en restant « sur notre axe », fidèles à notre désir.
Pour finir son ouvrage Charles Pépin nous dit :
le mot « échec » viendrait peut-être plus simplement, du vieux français , « eschec », terme apparu au XIe siècle qui signifie le butin. Le butin est ce qu’une armée prend à l’ennemi, le produit d’un vol, ou la récolte d’un botaniste : dans tous les cas, il est un signe de victoire. Nos échecs sont des butins, et parfois même de véritables trésors. Il faut prendre le risque de vivre pour les découvrir et les partager pour en estimer le prix.
En conclusion de cet article, je dirais que ce livre de philosophie est un véritable outil pour rebondir après un échec, récent ou non. Il mérite d’être lu par tous les entrepreneurs et toutes celles et ceux qui veulent aller de l\’avant après un échec.
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